14 décembre 2009

Chant de la promotion « Colonel Jean Sassi » - 4e bataillon de l’ESM de St-Cyr

1.
Revenant de la campagne de France,
Vous vous redressez soldat Jean Sassi.
Préparant le jour de la délivrance,
Vous sabotez les armes de l’ennemi.

Refrain.
Courageux et toujours volontaire,
Quel qu’en soit le prix, servir la patrie.
Officier français, noble chef de guerre,
Colonel Jean Sassi, la promotion vous suit.

2.
Valeureux soutien de la Résistance,
Jedburgh, infiltré au coeur de l’action.
Parachuté aux bords de la Durance,
Vous libérez le pays de Briançon.

3.
Au 11ème Choc, combattant d’élite,
De simples soldats vous faites des héros.
Derrière Bagheera se forge le mythe,
De ce bataillon brandissant le drapeau.

4.
Dans Dien Bien Phu des soldats français meurent.
Dans la jungle vous partez les épauler.
Deux milles Méos suivant avec ardeur,
Vous secourez vos compagnons rescapés.

5.
Fidélité, force et sens de l’honneur,
La guérilla comme loi du terrain.
Audacieux vous défendez vos valeurs
« Qui ose gagne » tel sera notre destin.

8 décembre 2009

Promotion « Colonel Jean Sassi »

Poste de commandement de l'ESM et cour Rivoli.

Le 3 décembre dernier s’est déroulée à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, la cérémonie de baptême de promotion du 4ème Bataillon.

Ayant eu le privilège d’être présent (1), j’ai pu suivre les étapes de cette journée, circuler quelque peu dans l’enceinte de l’Ecole, rencontrer différentes personnes et évoquer le souvenir du Colonel Sassi.

Après le déjeuner au Cercle Wagram, les personnes (élèves, familles, parrains et autres invités) se sont dirigées vers l’amphi du Cour Marengo. Devant une salle pleine, après avoir été appelé à la tribune, Yves Sassi - fils du Colonel Sassi - intervînt sobrement pour parler de son père. Une évocation en retenue et finesse, brève mais solennelle.

Dans l'amphi lors de la présentation du parrain.

Quatre élèves-officiers évoquèrent ensuite la biographie du parrain de leur promotion ; à cette occasion de nombreuses photos de la vie tumultueuse et bien remplie du Colonel Sassi furent projetées sur le grand écran. Le petit film réalisé par l’ECPAD sur le GCMA-antenne Laos (2) fut également présenté à l’assistance.

Puis le Lieutenant-Colonel Michel David intervint pour parler d’un des aspects de la vie militaire du Colonel Sassi, à savoir les maquis dans la guerre d’Indochine et plus particulièrement des maquis Malo/Servan au Nord du Laos. A cette occasion, le LCL David parla des Hmongs (appelé communément Méos), communauté montagnarde à laquelle le Colonel Sassi s’était tant attaché. Ce lien fut réciproque. La preuve en était d’ailleurs par la présence dans l’amphithéâtre même, d’un groupe de Hmongs habitant en France, dont le fils de Touby Ly Phoung (3).

Puis ce fut le tour de l’intervention de Bob Maloubier. Figure des services spéciaux, Maloubier évoqua son parcours de « saboteur en chef » durant la seconde guerre mondiale et ses rencontres avec son camarade de combat « Nicole » (pseudo du LTN Sassi à l’époque), notamment à Napé au Laos en 1945 où ils combattirent ensemble contre les soldats japonais aidés du Viet Minh naissant.

La pucelle du 4ème Bataillon

L’insigne de promotion fut ensuite présenté à la salle, l’orateur en détaillant la symbolique (4). Le chant de promotion fut révélé également, chaque strophe relatant un épisode phare de la vie militaire du Colonel Sassi.

Une fois cette réunion achevée, le LCL David et Bob Maloubier dédicacèrent leurs ouvrages respectifs (5), tandis que d’aucuns pouvaient acheter du Champagne à l’effigie de la promotion.

Vers la fin de l’après-midi, un tour au Musée du Souvenir s’imposa. En dehors de l’exposition permanente à l’étage, l’on pouvait admirer les vitrines consacrées au Colonel Sassi, regroupant documents, photographies, armes, fanions, drapeaux et médailles.

Entrée du Musée du souvenir

A dix-neuf heures commençait la cérémonie sur les dalles mouillées du Cour Rivoli, derrière le poste de commandement des Ecoles, sous le commandement du Général Éric Bonnemaison, Commandant les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan et en présence des autorités civiles de la région et du département.

Après la mise en place des troupes, le Cour Rivoli fourmillait d’uniformes bigarrés ; les Saint-Cyriens en Grand-U avec shako et casoar, les Polytechniciens en tenue noire et bicorne, les EMIA, EMCTA et le corps techniques des élèves-Ingénieurs des études et techniques de l'armement en tenue bleue et képi, et bien sûr le 4ème Bataillon en tenue « terre de France » et gants blancs, sans oublier les deux drapeaux et leur garde respective : celui de l’ESM et celui du CPIS (Centre Parachutiste d’Instruction Spécialisée).

Sous un grain breton « traditionnel », eurent lieu tout d’abord la cérémonie de remise des épaulettes d’officier par les parrains des élèves, puis la remise du sabre, symbole du commandement. Une remise de décorations, une revue des troupes eurent lieu également. Puis vint le moment tant attendu de l’Ordre du jour n°4, celui du baptême à proprement parler : Question : « Quel nom donnez-vous au 4ème Bataillon ? » Réponse : « Ce Bataillon portera le nom de Colonel Jean Sassi ! ». Quelques temps après, ce furent les dispositions préparatoires au défilé. Lumières éteintes, toujours sous le grain décidément tenace, du haut de l’avenue d’Austerlitz l’on entendit bientôt résonner pour la première fois le chant du Bataillon nouvellement promu. Le phare de poursuite éclaira alors la troupe qui descendit vers le Cour Rivoli pour se placer, après s’être scindé en deux, sur les dalles carrées, face aux tribunes.

Cour Rivoli et avenue d'Austerlitz

Sous un grain plus léger, la cérémonie s’acheva bientôt sous les applaudissements des personnes en tribune.

L’ensemble des personnes (plusieurs centaines de civils et militaires) se dirigea alors vers le Cercle Le Puloch, pour le cocktail offert par le Général Bonnemaison et ouvert, après une allocution rapide du Commandant des Ecoles, par une petite cérémonie musicale traditionnelle exécutée par quelques Hmongs aux colliers d’argent.

Groupe Hmong dont le fils de Touby Lyphoung (X sur la photo) et personnel du CPIS.

La collation fut l’occasion de discuter avec diverses personnes, dont les membres de Bagheera bien représentés et reconnaissables à leur tenue.

Le cocktail fut alors suivi d’une soirée dansante.

Ce 3 décembre 2009, le Colonel Sassi fut dignement honoré (6) et son nom est désormais lié à Saint-Cyr, gravé officiellement dans la mémoire de l’école.

Les officiers fraîchement émoulu du 4ème bataillon - essaimés aujourd’hui au sein de différentes unités militaires pour quelques mois - garderont, nous l’espérons, l’esprit combattif, l’abnégation, le courage ainsi que la foi en nos couleurs, autant de qualités qui animaient leur parrain jusqu’à ce jour de janvier 2009, lorsqu’il nous quitta.

Notes :

(1) je tiens ici à remercier le Lieutenant-Colonel Olivier le Segretain du Patis, Officier supérieur adjoint du 4ème Bataillon de l’ESM, pour son invitation.
(2) à partir des rushs des films 8mm couleur du Colonel Sassi lorsqu’il était Capitaine en Indochine au cours de son deuxième séjour. On peut visionner ce film à l’adresse suivante :
http://www.ecpad.fr/Ecpa/pagesdyn/data/asp/video.asp?ref=sassi
(3) chef spirituel des Hmongs et ami du Colonel Sassi.
(4) Sur fond rouge et bleu traditionnel de l’ESM ; collier Hmong entourant la tête de Bagheera ; ailes des US-SF pour symboliser les Jedburghs ; insigne laotien du Million d’éléphants avec passementerie ; Légion d’Honneur ; épée gravée pointe vers le ciel ; avec, en bas à gauche, la devise du Bat. Choc AP 11.
(5) Bob Maloubier (en collaboration avec Brigitte Rossigneux), Les coups tordus de Churchill, éditions Calmann-Lévy, septembre 2009 (ISBN-13: 978-2702140062). Michel David, Guerre secrète en Indochine : Les maquis autochtones face au Viêt-Minh (1950-1955), éditions Lavauzelle, 2002. (ISBN-13: 978-2702506363).
(6) De son vivant, le Colonel Sassi avait eu l’honneur de recevoir des autorités du CPES l’insigne de brevet de spécialité OR « n°1 » de Cercottes (Ailes US-SF, panthère noire, étoile, globe terrestre) lorsqu’il fut créé en 2002. Cet hommage lui avait fait alors bien chaud au cœur. Et il est certain que de voir son nom porté aujourd’hui par une promotion de l’ESM lui eut donné la même émotion.

2 décembre 2009

Re-evaluating RI's military structure

Par Philippe Raggi et Faried Kei Lanur.

Since the fall of Soeharto's regime and the beginning of the Reformasi era, there have been numerous reforms in every governmental institution as well as in the national defense forces, also known as TNI (the Indonesian Military). Although these reforms have been slow and laborious, parts of them have been done but others still remain.

Among the ongoing reforms lies the crucial one for Reformasi activists: the abolition of the Territorial Command, more widely known as the Territorial Military Structure (TMS). According to these activists, the TMS should be shut down as a remnant of the Soeharto regime: It was used in the past as a means of oppression to cut short any form of criticism against the government.

Let us remind these reformists that since 1998, Indonesia has become the third-largest democracy in the world, right after India and the United States, with a direct presidential election system implemented since 2004.

So are these activists - who aspire to reform everything at all costs - willing to say that those presidents elected since 1998 have used the TMS to establish their power, eliminate their political rivals and muzzle the people?

In order to have a clear understanding of the issue, we have to recap that in addition to organic elements spread in the territory - mainly in Java - the TNI has other elements that double the administrative structure. Thus, from the village to the province, and from the district to the region, there is a military presence integrated within the command or territorial units.

Why then should we preserve this TMS?

First, because of its role in Indonesia's history; the TNI chose this type of flexible and reactive structure that allowed it to defend and take action against both the Dutch and the Japanese.

With a small number of men, Gen. Sudirman managed to keep alight the torch of sovereignty proclaimed by Sukarno and Hatta on Aug. 17, 1945. No one can deny that without the TNI, Indonesia would never have gained its independence so rapidly.

Second, in spite of a "not-at-war" context, we acknowledge that the ratio of military personnel to citizen is the lowest in the region (0.1 percent), compared to 1.6 percent in Singapore and 0.5 percent in Thailand and speaking of the defense budget, Indonesia's is considered very low (0.6 percent of GDP) as "the defense budgets of the countries in SEA are mostly above 1 percent *if not* 5 percent of their GDP." (See Connie Rahakundini Bakrie in Defending Indonesia, Gramedia, 2009).

Besides, as the Indonesian National Police are not yet able to totally ensure domestic security (due to a deficit in manpower, equipment and territorial competency), the TNI thus has an important role to play with its Territorial Military Structure.

Third, we can be confident the civilians are grateful for the involvement of the military in helping construct roads, hospitals and public buildings, and rescuing people from natural disasters.

Given those elements, there may be one thing that could satisfy and reconcile both activists of Reformasi and the military: the creation of what the French people call "Gendarmerie Nationale". It is a military force with judicial powers that bonds the national territory, which is the case in France, but also in the Netherlands, Italy, Spain and many other democratic countries.

In this point, the Brimob - Mobile Brigade, a special unit of the police - does not fit in the role of the Gendarmerie, precisely because of its insignificant prerogative in judicial matters, its limited manpower, and finally because it is a "projected unit", not a "stationary units", across the whole national territory.

Indonesia, as the largest country in Southeast Asia, must think profoundly of its identity and integrity. Remember that the notion of "internal security" is not synonymous with "dictatorship". It is a working line for any nation-state that respects itself and looks after the well-being of its citizens.

Should we hark back to the terrorist attacks that occurred on Indonesian soil to prove that the threat is still there?

Security thus has a price. That is the reason why we either raise significantly the number of our police servicemen with the necessary equipment so that they can maintain a presence in all the territory, or we maintain the TMS as it is today, but assign it a stricter role and an accountability toward parliament.

We can also create an Indonesian Gendarmerie Nationale with prerogatives that belong to such a unit, i.e. a military unit under the jurisdiction of the Defense Ministry or the Home Ministry (or both) with real and precise judicial power (as those of the police) and operating where the police are absent or have limited presence, i.e. in rural zones.

To reform does not necessarily mean to suppress. Seeking the dismissal of the TMS is not enough: One must propose something tangible and coherent as a replacement.

A choice has to be made by the executive in consultation with parliament. A decision has to be taken on this matter - the sooner the better - not just in order to shush the "Reformasi extremists", but to give Indonesia a real and serious capacity of resilience.