1- La garnison de Dien Bien Phu a fait taire les armes, sur ordre du Commandement en Chef de Hanoï ; elle ne s’est pas rendue. Des rumeurs sur un soit disant drapeau blanc ont courues ça et là. Véhiculée par la propagande communiste, ce mensonge n’en était qu’un de plus. Il est vrai que de nombreux tissus blancs (des parachutes) jonchaient la zone mais certains ont voulu voir dans ces voiles blanches flottant au gré du vent, le signe d’une reddition.
2- Nos morts ne sont pas morts pour rien, comme on peut aussi l’entendre. Nos morts ont accomplis leur devoir jusqu’au bout et se sont battus pour plusieurs raisons, et cela malgré l’incurie des politiques d’alors et l’incapacité de Généraux nommés par les premiers. L’honneur du drapeau et de l’Empire, la camaraderie, la foi, une certaine idée du service et de la mission, furent pour nos soldats autant de raisons de se battre et de mourir.
3- Dien Bien Phu fut une bataille perdue, mais une bataille seulement. L’Armée Française n’avait que moins de 15% de ses forces dans cette bataille, le reste étant toujours opérationnel ailleurs sur le territoire de l’Indochine. Certes, les meilleurs de nos soldats se trouvaient à Dien Bien Phu (Légionnaires, Parachutistes, Infanterie Coloniale, Tirailleurs, etc.) ; mais vu les pertes causés à l’ennemi par rapport à celle endurées, nos soldats n’ont vraiment pas à rougir du combat mené pendant 57 jours.
4- Vo Nguyen Giap ne gagna pas tout seul « sa » bataille… La victoire des Bo-Doï avancée par certains ignorants ou complices, comme celle des « combattants aux pieds nus », « en guenilles », « transportant leur ravitaillement sur des bicyclettes », « tirant à bout de bras les canons sur les crêtes », relève plus de la propagande et du mythe que de la réalité. En 1954, l’armée du Vietminh utilisait des centaines de camions Molotova de l’armée rouge de Mao Tsé Toung et des officiers et soldats de Pékin encadraient et aidaient les forces Vietminh.
5- Sur les 11 000 prisonniers, plus de 8 000 disparaîtront dans les camps Vietminh ; un pourcentage bien supérieur à celui des camps allemands pendant la seconde guerre mondiale. De Dien Bien Phu, tous nos soldats, blessés ou non, durent faire plus de 700 kilomètres à pieds avant d’être parqués – pour ceux qui survécurent à la marche forcée – dans des camps de la mort lente. C’est dans ce genre de camp que s’illustrèrent des traîtres comme Georges Boudarel, alors officier politique du Vietminh. Mauvais traitements, lavage de cerveaux à la méthode communiste, maladies (dysenterie, malaria, paludisme, Béri-béri, etc.) furent le lot quotidien de nos prisonniers.
6- Au moment où Dien Bien Phu agonisait, Pierre Mendès-France négociait à Genève avec les délégation russe, chinoise, vietminh, anglaise, américaine. Ce que Mendès avançait comme une solution « honorable » (retrait de la France en deçà du 17ème parallèle) relevait cependant plus d’une déculottée que d’autre chose. Pham Van Dong lui-même, alors Ministre plénipotentiaire du Nord Vietnam, avouait à Kroutchev qu’il n’avait jamais espéré tant de la France et que les forces armées du Vietminh étaient exsangues ; toutes leurs forces avaient été lancées dans la bataille de Dien Bien Phu et Giap n’avait plus aucune réserve. Les menaces du même Mendès sur l’envoi du Contingent si un accord n’était pas conclu rapidement, furent une vaste mascarade ; à aucun moment cette solution ne fut envisagée concrètement. Par ailleurs, pour tenir son fameux « pari » (obtenir un accord avant une date et une heure précises) Mendès fit reculer les aiguilles des horloges… C’est tout dire sur le personnage et son honnêteté.
7- Alors que la France quittait le Nord du Vietnam, commençait la tragédie des Boat-people vietnamiens, fuyant le territoire « libéré » par les communistes pour rejoindre le Sud du pays, encore hors de portée du Vietminh.
8- Alors que la guerre d’Indochine finissait, une autre allait commencer en novembre 1954, en Algérie. Une autre tragédie, une autre trahison, une autre histoire…