(Avril 2008).
Un terme entendu souvent en Indonésie, à compter de 2007 notamment. Il s’agit de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Officiellement, l'approche RSE permet de mettre en œuvre, entre autres, de nouvelles régulations et une meilleure gouvernance d'entreprise, que l'entreprise soit grande, moyenne ou petite, dans les pays développés, comme dans les pays en développement. La RSE, toujours officiellement, concerne l'intégration volontaire par les entreprises de leur rôle social, environnemental, et économique.
En clair, une entreprise participe volontairement au bien public, par le biais de financement et d’aides de toutes sortes à des associations, des groupes sociaux, des organisations diverses locales ; l’entreprise, consciente de ses « devoirs sociétaux » y contribue en tant que créateur de richesse et détenteur de fonds.
L’entreprise, en fin de compte, achète plutôt avant toute chose la paix sociale. Ainsi financera-t-elle un club de football local (T-Shirts, ballons, publicité, etc.), fera-telle à ses frais asphalter une route passant non loin devant ses locaux et utilisée par la population environnante, donnera-t-elle de l’argent à une mosquée située dans son périmètre pour refaire la toiture ou la peinture, participera-t-elle financièrement au budget des écoles du district ou encore matériellement, etc.
Le problème est que les sociétés concourant à la CSR, paient déjà et des taxes et des contributions. Taxes à l’Etat central et contributions aux gouvernements locaux ; ceci sans oublier le fait que la frontière entre ce que doit percevoir l’Etat et ce qui est perçu par les gouvernements locaux n’est pas clairement définie. Payant donc déjà des taxes et fournissant des contributions, normalement, ces sociétés ne devraient pas s’inscrire dans une démarche CSR.
L’aspect pervers de la CSR provient du fait que si de grosses ou moyennes entreprises ne s’y soumettent pas, elles encourent informellement, non-officiellement mais directement et certainement, des rétorsions variées : sabotages d’origine « inconnue », saccages divers par « maladresse » ou « méconnaissance », émeutes ou manifestations sous prétextes variés mais ayant pour conséquences des dommages certains pour l’entreprise, etc.
Autre aspect néfaste, la possibilité pour des groupes divers (politiques, religieux, etc.), de faire pression sur les entreprises pour que celles-ci versent leur écot « volontairement » pour telle ou telle destination, tel ou tel bénéficiaire.
Autre aspect particulier négatif dans sa globalité, celui-là au bénéfice de l’entreprise : l’utilisation de l’écot à la CSR pour assujettir une clientèle, des voisins physique gênants, etc. Une sorte de corruption entrant dans une dynamique de féodalisation, primée et louée de surcroit par les instances morales et internationales.
Ainsi, sous prétexte d’intégration et de conscience « sociétales », l’entreprise par la CSR, paie-t-elle en définitive le plus souvent un impôt supplémentaire qui ne dit pas son nom, et qui recouvre des aspects et des pratiques du racket le plus éhonté.
Ce phénomène n’est pas généralisé en Indonésie, mais il est fort à parier que cela se développe, tant certains groupes ou individus prennent ou vont prendre conscience rapidement de la manne existante, du potentiel bénéfique pour leurs intérêts propres, tout ceci perçu, qui plus est, en toute légalité et sous couvert de bons sentiments.
Si le mécène donne en toute conscience car il est altruiste, le sponsor contribue car il espère un bénéfice en retour ; mais le sujet à la CSR, lui, n’a pas le choix : il paye pour ne pas subir des dommages et des tracas de toutes sortes.
Dernier point au sujet de la CSR, apprécié cette fois d’un autre point de vue, plus global celui-là. Dans les pays où l’Etat est faible, voire « failli » (failed state), le principe même de CSR participe, involontairement ou non, au désengagement avancé de l’Etat - substitué en partie par les acteurs CSR -, à la mise en péril de la structure étatique - par l’élargissement du fossé entre citoyens et Etat. Cette perte de liens pouvant conduire à d’éventuels projets d’autonomisation de territoire, de sécession et - sans sombrer dans une théorie du complot - l’on peut légitiment se poser la question des intentions supposées positives et bienveillantes des réels instigateurs de la CSR.
Un terme entendu souvent en Indonésie, à compter de 2007 notamment. Il s’agit de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Officiellement, l'approche RSE permet de mettre en œuvre, entre autres, de nouvelles régulations et une meilleure gouvernance d'entreprise, que l'entreprise soit grande, moyenne ou petite, dans les pays développés, comme dans les pays en développement. La RSE, toujours officiellement, concerne l'intégration volontaire par les entreprises de leur rôle social, environnemental, et économique.
En clair, une entreprise participe volontairement au bien public, par le biais de financement et d’aides de toutes sortes à des associations, des groupes sociaux, des organisations diverses locales ; l’entreprise, consciente de ses « devoirs sociétaux » y contribue en tant que créateur de richesse et détenteur de fonds.
L’entreprise, en fin de compte, achète plutôt avant toute chose la paix sociale. Ainsi financera-t-elle un club de football local (T-Shirts, ballons, publicité, etc.), fera-telle à ses frais asphalter une route passant non loin devant ses locaux et utilisée par la population environnante, donnera-t-elle de l’argent à une mosquée située dans son périmètre pour refaire la toiture ou la peinture, participera-t-elle financièrement au budget des écoles du district ou encore matériellement, etc.
Le problème est que les sociétés concourant à la CSR, paient déjà et des taxes et des contributions. Taxes à l’Etat central et contributions aux gouvernements locaux ; ceci sans oublier le fait que la frontière entre ce que doit percevoir l’Etat et ce qui est perçu par les gouvernements locaux n’est pas clairement définie. Payant donc déjà des taxes et fournissant des contributions, normalement, ces sociétés ne devraient pas s’inscrire dans une démarche CSR.
L’aspect pervers de la CSR provient du fait que si de grosses ou moyennes entreprises ne s’y soumettent pas, elles encourent informellement, non-officiellement mais directement et certainement, des rétorsions variées : sabotages d’origine « inconnue », saccages divers par « maladresse » ou « méconnaissance », émeutes ou manifestations sous prétextes variés mais ayant pour conséquences des dommages certains pour l’entreprise, etc.
Autre aspect néfaste, la possibilité pour des groupes divers (politiques, religieux, etc.), de faire pression sur les entreprises pour que celles-ci versent leur écot « volontairement » pour telle ou telle destination, tel ou tel bénéficiaire.
Autre aspect particulier négatif dans sa globalité, celui-là au bénéfice de l’entreprise : l’utilisation de l’écot à la CSR pour assujettir une clientèle, des voisins physique gênants, etc. Une sorte de corruption entrant dans une dynamique de féodalisation, primée et louée de surcroit par les instances morales et internationales.
Ainsi, sous prétexte d’intégration et de conscience « sociétales », l’entreprise par la CSR, paie-t-elle en définitive le plus souvent un impôt supplémentaire qui ne dit pas son nom, et qui recouvre des aspects et des pratiques du racket le plus éhonté.
Ce phénomène n’est pas généralisé en Indonésie, mais il est fort à parier que cela se développe, tant certains groupes ou individus prennent ou vont prendre conscience rapidement de la manne existante, du potentiel bénéfique pour leurs intérêts propres, tout ceci perçu, qui plus est, en toute légalité et sous couvert de bons sentiments.
Si le mécène donne en toute conscience car il est altruiste, le sponsor contribue car il espère un bénéfice en retour ; mais le sujet à la CSR, lui, n’a pas le choix : il paye pour ne pas subir des dommages et des tracas de toutes sortes.
Dernier point au sujet de la CSR, apprécié cette fois d’un autre point de vue, plus global celui-là. Dans les pays où l’Etat est faible, voire « failli » (failed state), le principe même de CSR participe, involontairement ou non, au désengagement avancé de l’Etat - substitué en partie par les acteurs CSR -, à la mise en péril de la structure étatique - par l’élargissement du fossé entre citoyens et Etat. Cette perte de liens pouvant conduire à d’éventuels projets d’autonomisation de territoire, de sécession et - sans sombrer dans une théorie du complot - l’on peut légitiment se poser la question des intentions supposées positives et bienveillantes des réels instigateurs de la CSR.
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